La vie en vrai d’Emma Green

La vie en vrai

Emma Green

Romance contemporaine

Et si s’accepter comme on est, c’était commencer à vivre pour de vrai ? À 17 ans, Louve est la victime des Royals, ces élèves populaires qui la harcèlent au lycée comme sur les réseaux sociaux jusqu’à la pousser au pire. Mais quand on touche le fond, il n’y a plus qu’une chose à faire : remonter. Aidée de sa famille, parfois maladroitement, Louve décide de rendre les coups et se rapproche du plus cruel de tous, l’intouchable Lazare Nightingale. Sous ses boucles brunes, Laz ne cherche qu’une chose : qu’on lui fiche la paix. Et tant pis si pour ça, il doit se montrer odieux. Mais il n’imagine pas encore que sous la fragilité de Louve se cache une guerrière. Ni que son attirance pour elle va peu à peu briser ses barrières.

Jusqu’à 90% du livre, je ne savais pas encore si j’allais mettre la moyenne à ce livre. Je trouvais le thème abordé intéressant, l’écriture était assez fluide et la plume légère, et j’étais curieuse de savoir comment le harcèlement allait être traité. Et puis, justement, il a été traité. Ou non traité, plutôt. Et ça a été la dégringolade.

Le thème. Le harcèlement. Ce pourquoi j’ai pris ce livre, car j’espérais qu’il soit traité de manière intéressante, et surtout qu’il ne banaliserait pas un sujet au combien important et sérieux.

Manque de pot, ici, on se retrouve avec une histoire, non pas ennemies-to-lover, mais bully-to-lover, et ça change tout. C’est même dégueulasse honnêtement. Du début à la fin, j’ai prié pour qu’un revirement de situation fasse changer Louve d’avis, et qu’elle se décide à rembarrer cet enfoiré de première qui l’a tellement fait souffrir – avec d’autres – qu’elle a tenté de se suicider.

Ici, on comprend quoi ? Que tant que le mec est beau, il peut bien vous maltraiter un peu, c’est pas bien grave. Le phrasé typique et idiot de maternelle : il te tire les couettes ? C’est qu’il t’aime. J’ai vomis cette histoire d’amour, et je trouve que ce message est dangereux et culpabilisant au possible. Personne ne fait ce qu’il faut, que ce soit les parents, les amis, le personnel scolaire (ça va de la directrice, aux profs en passant même par le psychologue scolaire). Bref, un message honteux qui me met hors de moi.

Déjà, parlons de la mère. Léonore. J’ai cru comprendre en fait que ce tome était le dernier d’une trilogie et qu’on suivait la fille des personnages principaux du premier tome, Wolf et Léonore. Et bien, laissez moi vous dire que je compte pas lire ce premier volume. Sous aucun prétexte. La mère est une vraie peau de vache qui me fait bien trop penser à ces personnes qui ne voient que par elles, malgré la souffrance qu’il y a en face.

Passons maintenant au père. Ce « loup » qui est censé avoir un caractère de feu mais qui pardonne en deux secondes au mec qui a littéralement harcelé sa fille et presque causé sa mort, et qui n’est là que par intermittence. Rien que ça, ça ne me donne pas envie de lire les autres tomes quand je vois la relation boniche – boss qu’ont les parents de Louve.

La tante, maintenant. Willa Larson. Mannequin / actrice plus size, femme forte, qui ne trouve rien de mieux à dire à sa nièce que : woh, il t’a harcelée, mais il est grave canon franchement.

On passe à la suite : LAZARE, le fameux Lazare. Un connard première catégorie qui a un arc de rédemption bidon dont on parlera plus tard. Insupportable, vide au possible, j’ai juste eu envie de le baffer du début à la fin et ne comprend toujours pas – à part son physique – ce que Louve trouve à ce type.

Les Royals … on peut faire plus cliché ? Les mecs aux gros bras sans cervelle, la meuf, riche héritière, qui ne s’habille qu’en mini jupe et push up, maquillée jusqu’à la racine des cheveux et peste comme pas 2 ?

Bref, je vais m’arrêter là, mais ici les personnages sont vides de sens, et clichés au possible.

Dès le départ, on comprend que Lazare est un salopard. On a des chapitres de son point de vue et qu’on soit clairs sur ce point : il s’en tamponne le coquillard, de Louve. Il apprécie même la traiter plus bas que terre et ne culpabilise pas une seule seconde. Mais d’un coup, on se retrouve avec un arc de rédemption de merde, soyons honnête, où il devient … le gentil ! Vous ne l’aviez pas vu venir celle – là hein ? Et oui, notre Lazare est en fait un ours au grand cœur qui s’est, certes un peu laissé avoir à un moment, mais au fond est gentil. Il était même du côté des gentils, depuis tout ce temps, vous imaginez ? Quel soulagement !

Bref, rien ne va. On apprend encore plus de choses rocambolesques à la fin pour que finalement tout soit pardonné, malgré la dangerosité et les actes abominables commis.

On a aussi des scènes complètement surréalistes de discours présidentiels qui, évidemment, parce qu’ils sont fait par les protagonistes principaux, changent les choses. A chaque discours féministes, sur le harcèlement, les inégalités ou autre, nos personnages centraux rallient des gens à leur cause tant ils sont charismatiques. Bref, ni fait ni à faire.

Ici, tant de sujets sont abordés qu’ils en deviennent illisibles. Ce qui aurait pu être intéressant, est devenu trop brouillon pour être exploité. On a du harcèlement, de la non-binarité, du LGBTQIA+, du racisme, de l’homophobie, du classisme et j’en passe, mais tous plus clichés les uns que les autres. C’est très mal traité et ça en devient ridicule.

Vous aurez compris, ce roman partait bien, et puis ce fut le crash. Honnêtement, je suis extrêmement déçue car je pensais qu’Emma Green deviendrait ma prochaine autrice préférée. Sauf que là, je ne sais même pas si je veux retenter un bouquin d’elle(s), parce que j’ai été tellement échaudée par le traitement du harcèlement et des autres sujets que j’ai peur de m’arracher les cheveux.

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