Chromatopia de Betty Piccioli

Chromatopia

Betty Piccioli

Fantasy

Au royaume des couleurs, c’est en noir et blanc qu’on voit le mieux.
Chromatopia. Un royaume où chaque couleur représente une caste sociale. Où il est impossible de se dérober à son destin.
Aequo, teinturier de la Nuance Jaune, s’apprête à reprendre la prestigieuse entreprise familiale. Mais après un accident, il perd la vision des couleurs…
Hyacintha, orpheline de la Nuance Bleue, tente de survivre comme elle peut en bas de la Cité, où règnent la misère et la pauvreté. Jusqu’au jour où on lui propose un marché pour retrouver ses parents…
Améthyste, Princesse du Royaume, doit choisir le futur Roi parmi ses prétendants. De ce choix dépend l’avenir de Chromatopia…
Ils ne le savent pas encore, mais tout peut changer grâce à eux.

La redécouverte.

J’avais découvert les premiers chapitres de Chromatopia sur Wattpad et j’avais bien aimé la manière d’écrire de Betty Piccioli. Tout de suite, je m’étais dit que cette histoire avait le potentiel d’être publiée. Et puis le temps est passé, Chromatopia est sorti et son lot de mauvaises notes avec. C’est donc avec joie que je l’ai pris dans ma médiathèque, heureuse de découvrir une histoire qui me trottait dans la tête depuis longtemps, sans avoir à dépenser mon argent !

Une jolie plume, mais.

J’ai bien aimé la manière d’écrire de l’autrice. Elle a un style que j’ai trouvé assez soutenu et c’était agréable de lire un style un peu plus alambiqué que ce que j’ai l’habitude (et que j’aime beaucoup aussi). Cependant, si la plume est sympathique, j’ai trouvé qu’elle mettait beaucoup de distance entre le lecteur et l’histoire, tout comme elle en mettait entre les personnages eux-même.

Je n’ai ressenti que peu d’émotions, et j’étais même assez indifférente quant aux sort des protagonistes.

Quelques clichés.

J’ai eu beaucoup de mal notamment avec les chapitre « Bleue », donc ceux de Hyacintha. Certes elle vit dans les bas quartiers et ne semble pas avoir eu accès à l’éducation comme elle aurait dû, mais de là à la faire passer pour une bouseuse complètement finie qui ne sait pas parler, j’ai trouvé ça moyen. Je l’ai aussi trouvé trop enfantine pour son âge, comparé aux autres personnages. On dirait qu’elle n’a rien vécu alors que pour le coup, c’est tout le contraire.

J’ai aussi trouvé la princesse Améthyste très nunuche (du type à s’étonner qu’on puisse manger sans couverts, avec les mains). Je n’arrive donc pas à savoir si Betty Piccioli a voulu donner un côté réalité, ou si vraiment, c’était too much.

Un univers intéressant.

Mais pas assez développé. Dès le début, j’étais très intrigué de voir un monde où les couleurs prédominaient. Je trouvais ça sympathique et j’avais hâte de voir comment l’histoire allait être développée, surtout après avoir lu dans le résumé le problème rencontré par Aequo, à savoir la perte de la vision des couleurs. Sauf que finalement, c’est à peine développé dans l’histoire et on s’en fiche un peu. J’ai été vraiment déçue de ce côté là car j’en attendais beaucoup plus.

Le rythme souffre aussi de sa lenteur au début, et de sa rapidité vers le milieu / fin. On a donc beaucoup de potentiel et on reste beaucoup trop en surfaces sur certaines intrigues, ce qui est vraiment frustrant.

Parlons des intrigues, justement.

Je ne les ai ni trouvé intéressantes, ni crédibles. La plupart sont assez classiques (notamment sur la rébellion d’un peuple contre son gouvernement), mais d’autres m’ont laissé de marbre tant je les trouvais illogiques. A un moment donné, j’ai même trouvé qu’il y en avait trop. Presque tous les personnages avaient leur lot de secrets / mystères, pas toujours très fins et c’était vraiment peu intéressant dans l’ensemble.

Un petit sursaut qui fait du bien.

Mais qui arrive hélas bien trop tard pour remonter le tout. Aequo se réveille vers les 80 dernières pages du roman, et c’était vraiment génial à lire. C’est d’ailleurs le personnage que j’ai préféré du roman, malgré le fait que je le trouvais un peu passif au début. Il évolue contrairement aux autres, et c’est très plaisant à lire. J’aurais vraiment voulu qu’il ait cette prise de conscience plus tôt, car ça rend le personnage très agréable et intéressant. Il n’est pas / plus dupe, et c’est important pour la suite !

Nuance noir, au placard !

J’ai détesté cette fameuse « nuance de rebelles » et tous les personnages qui en faisaient partis ! C’est d’ailleurs un point que je peux accorder à Betty Piccioli : elle sait faire des protagonistes insupportables et imbuvables (au hasard, le roi, le père d’Aequo et surtout Morgan, que j’ai littéralement détesté, j’aurais même voulu le voir mort).

J’ai tellement détesté cette Nuance et ses supposées « nobles intentions » que j’étais à 2 doigts de me rallier au souverains et de vouloir que le royaume en place rester bien ancré sur ses positions avec les inégalités que ça implique car, finalement, au vu des méthodes et de la personnalité de ceux qui officient dans la Nuance Noire … je ne sais pas ce qui est mieux pour le peuple.

Un petit mot sur la fin ?

Hélas, elle non plus ne m’aura pas convaincue. J’ai failli l’adorer lors d’un rebondissement (grâce à Aequo notamment), et puis finalement Betty Piccioli a décidé de ne pas suivre cette piste et s’est dirigée vers une autre bien moins originale et intéressante. J’ai donc été assez déçue de cette lecture globalement, même si les pages se sont tournées assez vite et que je maintiens que l’univers avait beaucoup de potentiel.

Ce n’est donc pas la lecture de l’année, mais je surveille tout de même l’autrice qui semble avoir pas mal d’imagination.

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